Histoire Juive Européenne

Verdun... Cracovie... Lisbonne... Potsdam... Rencontres 2011/2012. Site du groupe français.

Aller au contenu | Aller au menu | Aller à la recherche


Tag - Documents(*.doc)

Fil des billets

dimanche 15 janvier 2012

Étudiants juifs russes en France

Étudiants et savants juifs russes émigrés en France - 1860 à 1940

jeudi 10 novembre 2011

Module 1

Module1 Zeitpfeil english: Modul1-Religion_and_Traditions.pdf (Images et Videos sont fonctionnelles)
Traduction française du module1 Zeitpfeil: Module1-Religion_et_Traditions.doc

mardi 26 juillet 2011

Petite histoire des Juifs Français

HISTOIRE DES JUIFS FRANÇAIS

HISTOIRE DES JUIFS FRANÇAIS

 

Les Juifs GAULOIS

 

Il est impossible de définir avec précision l’implantation des Juifs en Gaule, en revanche c’est à partir du IVe siècle que l’on retrouve des traces écrites sur plusieurs documents romains notant la présence des Juifs. Si très peu d’entre eux viennent de Palestine, grand nombre d’entre eux font partie de la diaspora convertie au judaïsme. Ces nouveaux habitants de la Gaule viennent de Rome, où ils avaient émigré lors de la révolte juive qui s’était soldée par la destruction de Jérusalem en 132 – 135. L’empire romain, devenu chrétien, accentue sa politique répressive envers les Juifs, ce qui les pousse à se réfugier au cœur de la Gaule qui n’est pas encore complètement christianisée. Ils sont peu nombreux et se regroupent dans une 30 de localités. On les retrouve sur la côte méditerranéenne et aux croisements des grandes routes commerciales comme celles de Clermont-Ferrand ou de Poitiers, ainsi que sur la vallée du Rhône pour se rendre en direction du Rhin.

Les Gaulois considèrent les Juifs comme des Romains, ce qui leur vaut quelques privilèges comme la liberté de culte et la possibilité d’accéder aux fonctions publiques.

 

L’Eglise et les Juifs

 

Au Ve siècle, les Francs sous les ordres de Clovis (481-511) envahissent le Nord de la Gaule. Converti au christianisme, le roi se veut être le protecteur de l’Eglise. Malgré le léger fanatisme religieux de Clovis, les Juifs ne sont pas inquiétés.

 

Mais au IVe siècle, l’Eglise qui a transféré son siège à Rome, reproche aux Juifs de ne pas reconnaître Jésus-Christ comme le Messie et le fils de Dieu.

 

Dès lors, l’Eglise tend à restreindre les libertés des Juifs, les écarte peu à peu de la vie sociale et leur interdit d’exercer un travail ayant un quelconque pouvoir sur des Chrétiens. Puis entre le VIe et VIIe siècle, l’Eglise accentue leur politique restrictive envers les Juifs, et c’est ainsi qu’ils ne peuvent plus se mêler avec la population Chrétienne et les mariages mixtes sont interdit. Malgré ces mesures discriminatoires, les Juifs vivent dans une paix relative comparativement à leurs coreligionnaires d’Espagne, où les souverains les obligent à se convertir. Au VIIe et VIIe siècle, au temps des Mérovingiens et avec l’apparition de l’Islam, la situation des Juifs se détériore. Dagobert 1° ira même jusqu’à leur demander de se convertir ou de quitter le pays. A partir de cette époque un grand nombre de Juifs quittent la Gaule.

 

CHARLEMAGNE : un Roi qui aime les Juifs

 

Au IXe siècle, avec les Carolingiens, c’est l’époque idyllique pour les Juifs. Charlemagne, non seulement s’entoure de Juifs et les protège mais les investit de missions diplomatiques. Parlant plusieurs langues et étant toujours en relation avec les communautés étrangères.

Les Juifs favorisent le commerce de l’Empire avec le monde entier.

Avec un Statut pas vraiment reconnu, les Juifs vivent néanmoins relativement bien, malgré que leur sort ne dépende que du bon vouloir du souverain en place.

A partir du milieu du IXe siècle, l’Eglise s’énerve de la complaisance du pouvoir envers les Juifs, c’est ainsi que l’évêque de Lyon, AGOBARD, part en croisade contre « l’insolence des Juifs ».

Plus le pouvoir carolingien s’affaiblit, plus l’Eglise s’impose et plus des mesures anti-juives s’amplifient. Malgré tout, les Juifs vivent toujours dans une certaine harmonie, l’antijudaïsme catholique n’ayant rien à voir avec des mesures raciales.

 

LA CHASSE AUX JUIFS

 

Le premier roi à chasser les Juifs de son royaume est Philippe AUGUSTE en 1182. Cette mesure ne concerne, heureusement, qu’une minorité de Juifs car la majorité d’entre eux vivent en dehors du territoire royal. Seule la vie de Paris est lourdement frappée puisqu’un millier de Juifs est expulsé.

L’expulsion et la confiscation des biens des Juifs ordonnées par Philippe Le Bel en 1306 prennent une toute autre tournure. Plusieurs milliers d’entre eux sont obligés de fuir et aller chercher refuge dans les régions qui ne sont pas sous la domination du roi. C’est ainsi que la Lorraine, l’Alsace, le Comté de Bourgogne, du Dauphine, de Savoie, de Provence, du Comtat Venaissin et l’Espagne voient affluer les expulsés.

En 1320, une grande vague antisémite populaire embrase la France. Le roi profite de ces violences pour imposer aux Juifs de lourdes amendes.

En 1359, Jean le Bon prisonnier des Anglais, Charles de Normandie alors régent, ouvre les portes du royaume au Juifs afin qu’ils contribuent à remplir les caisses de l’Etat vides. En échange, ils obtiennent un droit de séjour plusieurs fois prolongé ce qui les laissent tranquille jusqu’en 1401.

 

LA GRANDE EXPULSION

 

Puis vint l’ordonnance du 17 septembre 1394, approuvée par Charles VI, qui frappe de plein fouet la communauté Juive. Et à nouveau, les Juifs errèrent sur les routes à la recherche d’un pays qui voudrait bien leur accorder asile. Ils se dirigent vers la Rhénanie, l’Italie du nord, l’Espagne et l’Afrique du Nord.

Bannis définitivement par Charles VI, ce fut au tour du Dauphiné au XVe siècle et de la Provence en 1500 d’expulser leurs juifs. Tant est si bien, qu’il n’y avait plus un seul Juif dans le royaume, les seuls restants se trouvaient dans les enclaves appartenant au Pape à savoir : Avignon et le Comtat Venaissin. Il est à noter qu’ils étaient les seuls non-catholiques autorisé à résider dans les Etats du Pape et à y célébrer leur culte.

 

LE JUDAISME RENAIT DE SES CENDRES

 

Après l’expulsion de 1394, il ne reste des Juifs que dans les états du Pape et en Alsace. Il faudra attendre la fin du XVIe siècle pour que le Roi autorise l’implantation d’une petite communauté à METZ , cette mesure de tolérance ne s’explique que pour des raisons économiques. Plus tard Louis XIV réaffirmera cet écart à la loi et l’Alsace devenue française à la suite de la guerre de 30 ans (1618-1648), il laissera tous les privilèges aux Juifs résidants dans cette région.

Plusieurs Juifs convertis appelés « nouveaux chrétiens ou Portugais » continuent leur commerce avec le reste de la population. Malgré leur conversion, ils restent au fond d’eux-mêmes « Juifs » et certains continuent de pratiquer leur culte en secret. Petit à petit, en Pays Basque, ils s’affirment dans leur judaïté et aux alentours de 1660-1680, ils pratiquent leur culte au grand jour. Ceux qui vivent à Bordeaux, restent plus timorés craignant pour leur sécurité. Mais aux cours des années, les Juifs portugais sont tolérés et acceptés à condition de ne pas trop montrer leurs « différences ».

 

UN AVOCAT ACHARNE POUR LA REHABILITATION DES JUIFS :

L’ABBE GREGOIRE

 

L’Abbé Grégoire (1750-1831), qui sera député de NANCY aux états généraux de 1789, s’intéresse au sort réservé aux Juifs, ardent partisan de la réforme de leur statut et défenseur de leurs droits évalue à la veille de la Révolution française à 50 000 le nombre de Juifs en France.

Lors de la révolution, les exactions populaires n’épargnent pas les Juifs, surtout en Alsace. Les paysans pillent non seulement les châteaux mais aussi les maisons des Juifs en détruisant leurs maisons, leurs commerces et leurs livres de comptes. Ces révoltes font fuir de nombreux Juifs en Suisse. Des plaintes sont déposées à la nouvelle Assemblée Nationale. L’Abbé Grégoire est un défenseur hors pair de la communauté et plaide pour que les Juifs aient les mêmes droits que n’importe quel citoyen français. Grâce à lui, les Juifs seront enfin émancipés.

 

L’EMPIRE

 

Sous l’Empire, Napoléon est à la fois fasciné et méfiant à l’égard des Juifs. Il ne les comprend pas ou plutôt il a du mal à les comprendre.

 

Face à de nombreuses plaintes portées par des judéophobes d’Alsace, Napoléon voulant calmer toutes les passions décrète le 30 mai 1806 « un parlement Juifs » constitué par une centaine de notables choisis par les préfets. Le 29 juillet 1806, ce parlement juif répond aux questions relatives aux sentiments et aux comportements juifs face à la nation française.

 

L’Empereur, est satisfait de leurs réponses et décide de convoquer une grande assemblée juive : le Grand Sanhédrin. Le grand Sanhédrin a pour vocation d’affirmer son rattachement à Napoléon et de soumettre les devoirs religieux des Juifs aux lois de l’Empire.

 

Malgré ces bonnes résolutions, Napoléon publie un an plus tard, le 17 mars 1808, un décret qui tend à encadrés les Juifs de France, ce décret sera appelé le « décret infâme ». les « Israélites », c’est le nouveau nom donné aux Juifs, sont aussi soumis à de diverses restrictions au niveau de leurs créances et de leurs activités commerciales, tout en ignorant les libertés qui leurs ont été accordées durant la révolution. Le « décret infâme » épargnera Bordeaux, la Gironde et les Landes qui auront un sursis de 10 ans. Plus tard, une exception sera aussi faite pour Paris ainsi que pour une 20 de départements du midi. Il y aura quand même 44 départements qui subiront ces lois discriminatoires.

Enfin, la Restauration mettra fin au « décret infâme ».

 

UNE NOUVELLE BOURGEOISIE

 

La population juive était avant 1789 surtout rurale, et dès 1850 s’urbanise. La révolution de 1830 fut soutenue par les communautés juives et c’est en 1842 que sont élus les 3 premiers députés juifs : Adolphe Crémieux, Achille Fould et Max Théodore Cerf Berr/ ce qui prouve une réelle intégration de la population juive à la nation française. Ils seront de plus en plus nombreux à participer à la vie économique, politique, culturelle et sociale et c’est avec le règne de Louis-Philippe que l’on peut affirmer que les Juifs sont enfin intégrés.

 

Extrait d’un ouvrage intitulé « Les Juifs » de Daniel HOURES (2002)

Le texte au format Word: Petite histoire des Juifs Francais.doc